Cie L'Horloge Qui Ne Sonne Pas
(Ardennes)
Création 2020
''L'Homme Qui PLANTAIT DE LA poésie''
Remarque : "la seconde partie de la résidence de création a été perturbée du fait des confinements et de la fermeture des salles...Les représentations n'ont pas pu avoir lieu. La création a donc été interrompue, et la difficulté de recaler les agendas des artistes nous a contraint à stopper cette création ! Certains éléments seront peut être repris dans une prochaine création....?" La Cie HQNSP
''L'Homme Qui Plantait de la Poésie'' est directement inspiré du livre de Jean Giono ''L'homme qui plantait des arbres''. La coïncidence veut que 2020 soit la célébration du cinquantenaire anniversaire de la mort de Jean Giono (9 octobre 1970).
https://www.mucem.org/programme/exposition-et-temps-fort/giono-entre-les-lignes
''L'homme qui plantait des arbres'' : Un homme ''simple'', transforme, après des années, un espace presque désertique en un lieu, où il y fait bon vivre et où le désert a disparu, simplement (?) en plantant des graines d'arbres et en ne déviant jamais de sa mission et de sa persévérance...
''Pour que le caractère d'un être humain dévoile des qualités vraiment exceptionnelles, il faut avoir la bonne fortune de pouvoir observer son action pendant de longues années. Si cette action est dépouillée de tout égoïsme, si l'idée qui la dirige est d'une générosité sans exemple, s'il est absolument certain qu'elle n'a cherché de récompense nulle part et qu'au surplus elle ait laissé sur le monde des marques visibles, on est alors, sans risque d'erreurs, devant un caractère inoubliable. (…)
Quand je réfléchis qu'un homme seul, réduit à ses simples ressources physiques et morales, a suffi pour faire surgir du désert ce pays de Canaan, je trouve que, malgré tout, la condition humaine est admirable. Mais, quand je fais le compte de tout ce qu'il a fallu de constance dans la grandeur d'âme et d'acharnement dans le générosité pour obtenir ce résultat, je suis pris d'un immense respect pour ce vieux paysan sans culture qui a su mener à bien cette œuvre digne de Dieu.(...)''
Cette idée, cette histoire, ce conte - que nous avons lu et relu maintes fois, qui est connu de tous, et même presque devenu un cliché, une image d'Epinal - nous est revenu à l'esprit en cette fin d'année 2019, avec tout ce chambardement social, culturel, économique, climatique… que nous connaissons, depuis des années, au niveau départemental, régional, national, européen , mondial ! Ce climat, au sens propre comme au figuré, difficile, nous impose à nous poser des questions et tenter de trouver des solutions pour (nous) éviter de sombrer...
Avec cette histoire, est revenue également à notre esprit la légende du Colibri :
- "Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! ". Et le colibri lui répondit :
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"Je le sais, mais je fais ma part."
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Nous sommes dans le spectacle vivant, c'est notre travail. Comment avec un spectacle pouvons nous tenter de changer les choses ? Comment des tracés de peinture et des notes de musiques peuvent ils, semer dans les esprits des spectateurs et surtout des jeunes spectateurs, de futures graines qui vont éclore dans plusieurs années, peut-être, et transformer le monde qui est autour...
''Depuis trois ans il plantait des arbres dans cette solitude. Il en avait planté cent mille. Sur les cent mille, vingt mille étaient sortis. Sur ces vingt mille, il comptait encore en perdre la moitié, (…). Restaient dix mille chênes qui allaient pousser dans cet endroit où il n'y avait rien auparavant.''
C'est un peu l'objectif d'un spectacle vivant et nous pensons que c'est le rôle d'une compagnie de travailler dans ce sens.
Pour cette création 2020, ''planter'', c'est le point de départ des deux artistes qui vont travailler ensemble. Une recherche de lieux de Résidences d'Artistes, permettra de poser les questions suivantes : ''Que sème l'univers musical du musicien ?'' et ''Que sème l'univers pictural de l'illustrateur de sons ?''. Et les deux ensembles ? (Il n'est pas impossible que d'autres artistes viennent se greffer au projet...)
L'homme qui plantait des arbres, plante désormais de la Poésie, est-ce si éloigné d'ailleurs ? Depuis la création de la compagnie la Poésie est le fil conducteur de toutes nos créations. ''La poésie sauvera le monde'' et ''Aïe un poète'' de Jean Pierre Siméon, sont deux livres dont les contenus guident notre réflexion et notre travail artistique !
Planter des arbres, comme dans le récit de Giono est assez utopique mais planter de la Poésie encore plus ! Et cet aspect utopique, trop absent dans notre société actuelle, nous donne des ouvertures, des pistes de travail artistique infinies....